Le mélanome est la forme la plus mortelle de cancer de la peau. Chaque année, environ 9 000 Canadiens reçoivent un diagnostic de mélanome, qui entraîne environ 1 200 décès par an (1). Ce cancer qui affecte les humains est connu depuis longtemps. Le père de la médecine occidentale, Hippocrate, utilisait le terme « tumeur noire fatale » pour désigner ces lésions cutanées potentiellement mortelles. Les causes et les traitements possibles sont demeurés incompris pendant des millénaires, mais les choses ont changé au XIXe siècle, lorsque les médecins ont constaté la propension du mélanome à former des métastases, et éventuellement, que l’excision de certaines glandes lymphatiques pouvait empêcher la propagation de ce cancer de la peau (2).
Le nom « mélanome » fait référence à la prolifération incontrôlée des mélanocytes, cellules qui produisent le pigment de la peau et des yeux, et c’est pourquoi les mélanomes peuvent également être diagnostiqués dans les yeux (mélanome oculaire). Auparavant une forme rare de cancer, l’incidence mondiale du mélanome continue d’augmenter à un rythme de 4 à 6 % par année (3). Cela signifie que le nombre de nouveaux cas recensés dans le monde en 2020, soit 325 000 cas, passera à 510 000 d’ici 2040. Comme de nombreux cancers, le mélanome est plus fréquent chez les aînés, mais il peut survenir à tout âge. D’ailleurs, le légendaire chanteur de reggae Bob Marley a succombé à cette maladie alors qu’il n’avait que 36 ans.
Incidence sur la sélection des risques
Quelle est l’incidence du mélanome sur la sélection des risques? Les experts en sélection qui sont dans le domaine depuis un moment se souviendront que le niveau de profondeur de l’invasion dans la peau, couche par couche, tel qu’établi par le Dr Wallace Clark il y a plus de 50 ans, était l’élément le plus important à prendre en compte. Une tumeur ayant uniquement pénétré la partie la plus superficielle de la peau, l’épiderme, était associée au meilleur des pronostics, alors que l’atteinte du tissu sous-cutané, la couche la plus profonde de la peau, était généralement associée au pire pronostic (4).
Depuis le Dr Clark, l’épaisseur d’une tumeur (mesurée en millimètres) est considérée comme le facteur pronostique le plus important. Les données relatives à la mortalité montrent que lorsque les lésions sont de moins de 0,8 millimètre, il n’y a pratiquement pas de surmortalité, et qu’au-delà de cette épaisseur, la mortalité augmente progressivement. Il faut environ 10 feuilles de papier empilées les unes sur les autres pour atteindre un millimètre d’épaisseur. Une analyse de la lésion au microscope indique également s’il y a présence d’ulcération, la vitesse de division des cellules tumorales et autres renseignements pertinents, ce qui fait du rapport pathologique un élément essentiel pour la sélection des risques.
Prévention et traitement
Les antécédents familiaux et la génétique contribuent au risque de développer un mélanome. La principale mesure de prévention consiste à limiter l’exposition au soleil. Dans les années 1980, une campagne de sensibilisation a été menée en Australie et en Nouvelle-Zélande pour encourager le public à se protéger du soleil à l’aide du slogan mnémonique et accrocheur « Slip-Slop-Slap », invitant les gens à enfiler des vêtements pour se couvrir, à s’enduire de crème solaire et à porter un chapeau. L’impact de la campagne a été largement positif, avec une diminution des taux de mélanome chez les jeunes. Cependant, les taux de mélanome chez les aînés demeurent plus élevés, probablement en raison de l’âge et du manque de sensibilisation à la protection solaire dans leur jeunesse (5).
L’ablation chirurgicale demeure la pierre angulaire du traitement du mélanome. Parfois, une deuxième intervention chirurgicale est pratiquée pour assurer que les marges autour du mélanome sont exemptes de cellules tumorales. Une technique novatrice appelée biopsie du ganglion sentinelle (BGS) est désormais couramment pratiquée. À l’aide d’un colorant chimique, il est possible de déterminer si le mélanome s’est propagé, permettant ainsi d’éviter le prélèvement douloureux de plusieurs ganglions lorsque le résultat de la BGS est négatif et de cibler les patients susceptibles de bénéficier de traitements complémentaires (6).
L’équipe de Sélection des risques avancée de PPI continue à suivre de près l’évolution au niveau des connaissances, des traitements et de la sélection des risques en ce qui concerne le mélanome.
- Canadian Cancer Society. Melanoma Skin Cancer Statistics. Cancer.ca. Mai 2022.
- Alix-Panabieres, Catherine, et al. Detection of cancer metastasis: past, present and future. National Library of Medicine. Février 2022.
- Matthews, Natalie, et al. Epidemiology of Melanoma. National Library of Medicine. Le 21 décembre 2017.
- Clark’s Level. s.d.
- Slip-Slap-Slop. s.d.
- Reintgen, D., et al. The orderly progression of melanoma nodal metastases. National Library of Medicine. Décembre 1994.
Cet article est fourni par Sélection Tarif Expert, un site web éducatif qui contient des informations ayant trait à la tarification pour les professionnels de l'assurance, disponible exclusivement aux Associés affiliés avec PPI (connexion requise).
PARTAGEZ l’article du client à partir de l’Interconnexion :
Le mélanome : en surface et en profondeur