Le dramaturge irlandais Oscar Wilde a écrit que le cœur est fait pour être brisé. En effet, il est presque inévitable d’avoir le cœur brisé au moins une fois dans sa vie, une expérience qui témoigne de la beauté et de la complexité humaine et qui parfois signifie que quelque chose de meilleur nous attend. La communauté médicale s’est longtemps interrogée à savoir si le fait de vivre une grande peine ou le stress physique ou émotionnel sévère ou chronique qui l’accompagne habituellement pouvait endommager le cœur humain, le muscle responsable de chaque souffle qui nous maintient en vie. Examinons les réponses possibles à ces questions.
Depuis des millénaires, les médecins traitent des patients souffrant d’affections physiques soupçonnées d’être associées à une émotion intense ou à des causes psychologiques présumées. Pour certains, ces maux associés aux émotions peuvent se traduire par des maux de tête, des maux d’estomac ou simplement un malaise général. Mais qu’en est-il du cœur? Il y a plusieurs dizaines d’années, des chercheurs japonais astucieux ont observé une tendance à l’affaiblissement du muscle cardiaque se manifestant le plus souvent chez les femmes post-ménopausées qui avaient récemment subi un stress physique ou émotionnel (1). Qualifiée en 1990 de cardiomyopathie de stress et surnommée « syndrome de Takotsubo », nom japonais d’une plante qui ressemble à un cœur atteint, cette affection se manifeste souvent par des douleurs thoraciques et par de possibles modifications de l’ECG et des analyses sanguines, comme dans le cas d’une crise cardiaque. Établir le diagnostic peut donc s’avérer complexe, le patient étant amené à subir une coronarographie et un déblocage des artères endommagées, seulement pour que l’on s’aperçoive qu’il n’y a aucune obstruction significative. Dans de telles situations, des examens plus approfondis révéleront que la principale chambre de pompage du cœur est affaiblie, d’où le terme cardiomyopathie (maladie du muscle cardiaque).
Comme mentionné précédemment, cette condition touche surtout les femmes plus âgées, une étude révélant qu’elles représentent près de 90% des personnes affectées, âgées en moyenne d’environ 67 ans. Il est intéressant de noter que, conformément à la composante stress de la cardiomyopathie, des taux plus élevés de troubles neurologiques ou psychiatriques (55,8%) ont été signalés dans le groupe atteint de cette pathologie par rapport aux 25,7% qui présentaient de réelles crises cardiaques (2).
Les cardiomyopathies se déclinent en différents sous-types et représentent généralement de sérieuses préoccupations en matière de sélection des risques. Ces préoccupations sont liées à un risque accru d’arythmies plus graves et potentiellement mortelles. Ces cas seront souvent lourdement surprimés ou non assurables. La bonne nouvelle en ce qui concerne la cardiomyopathie de stress est qu’elle est souvent traitable à l’aide de médicaments couramment utilisés pour traiter les maladies du cœur, et les perspectives de rétablissement complet sont excellentes, voire supérieures à 90% (2). Dans ces cas, les perspectives d’assurance sont également bonnes, bien qu’une période d’attente ou une surprime puisse être requise.
La connexion entre le corps et l’esprit ne cesse de susciter des interrogations chez les professionnels de la santé. En outre, elle permet aussi une meilleure compréhension de la santé globale et contribue à l’amélioration du diagnostic ainsi que du traitement de certaines maladies. Restez informé avec PPI et consultez Brins de risque pour en savoir plus sur la santé et la connexion corps-esprit.
- Kazuo Komamura et al. (2014, 26 juillet). Takotsubo Cardiomyopathy: Pathophysiology, diagnosis and treatment. World Journal of Cardiology.
- Christian Templin et al. (2015, 3 septembre). Clinical Features ad Outcomes of Takotsubo (Stress) Cardiomyopathy. The New England Journal of Medicine.
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