Faire la lumière sur le trouble affectif saisonnier (TAS) et la sélection des risques

Près de 10 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus souffrent d’un trouble de l’humeur (1). Un trouble de l’humeur s’entend d’un état émotionnel général ou d’une humeur qui interfère avec la capacité d’une personne à fonctionner. Le trouble dépressif majeur (TDM), l’anxiété et le trouble bipolaire sont les troubles de l’humeur les plus courants. Saviez-vous que le trouble affectif saisonnier, une forme de dépression, est également un trouble de l’humeur?

Si les changements d’humeur saisonniers font depuis longtemps partie de la nature humaine (pensez à la déprime hivernale), le terme plus officiel, soit trouble affectif saisonnier (TAS), a été inventé par des chercheurs du National Institutes of Health en 1984. Ces derniers ont remarqué un schéma saisonnier de dépression chez eux-mêmes, et ils ont supposé qu’il était lié à la réduction de l’ensoleillement pendant les mois d’hiver.

Pourquoi une meilleure compréhension du TAS est-elle importante pour les souscripteurs? Après tout, il est presque normal de se sentir un peu déprimé à l’approche des longues journées sombres d’hiver. Qui n’a pas un peu les blues pendant cette période? Il est essentiel de comprendre que le TAS est un sous-type de dépression majeure ou de trouble bipolaire et que, par conséquent, il ne s’agit pas d’une affection distincte. Lors de la sélection des risques, le TAS nécessite le même degré d’attention et de rigueur accordé à tout cas de trouble de l’humeur connu chez le proposant. Examinons quelques-unes des caractéristiques distinctives de ce trouble.

La caractéristique principale du TAS est la récurrence d’épisodes de dépression majeure, de manie ou d’hypomanie qui surviennent de façon saisonnière et disparaissent ensuite (2). Une fois que le schéma saisonnier d’apparition et de disparition est établi, le diagnostic est confirmé. Bien que nous considérions le TAS comme une affection exclusivement hivernale, il peut aussi se manifester au printemps et en été (3). C’est contre-intuitif, mais bien réel pour les personnes atteintes. Ce schéma est également connu sous le nom de dépression estivale. Elle se caractérise par de l’insomnie, une réduction de l’appétit et une perte de poids. La forme automne-hiver du TAS, mieux connue, présente généralement les symptômes opposés : augmentation du sommeil, envie de glucides et prise de poids. Dans les deux cas, ce sont les différents symptômes qui servent de critères pour poser un diagnostic de trouble dépressif majeur. Ces symptômes comprennent notamment les suivants : humeur dépressive et diminution marquée du plaisir pour la plupart ou toutes les activités pendant la majeure partie de la journée ou presque tous les jours, fatigue ou perte d’énergie, diminution de la capacité de réflexion ou de concentration et sentiment de dévalorisation.

Les symptômes ci-dessus nous rappellent que le TAS peut être une maladie grave. Dans sa forme la plus grave, elle peut nuire à la capacité de travailler et à presque tous les aspects du fonctionnement quotidien. Puisque dans tous les cas de dépression, y compris les troubles bipolaires, le risque de suicide peut être élevé, un examen minutieux du dossier médical est nécessaire pour évaluer cette conséquence la plus catastrophique.

Le traitement du TAS est vraiment similaire à celui du trouble dépressif majeur (4). Il peut s’agir de la prise d’antidépresseurs et de psychothérapie. Tout récemment, la luminothérapie, soit l’exposition à une lumière blanche artificielle vive une ou plusieurs par jour (jusqu’à 4 heures), s’est révélée d’une grande efficacité pour traiter le TAS. Il y a 30 ans que ce type de thérapie existe, et une récente méta-analyse (regroupement de diverses études sur un sujet similaire) en a confirmé l’efficacité (5). Le trouble affectif saisonnier peut souvent être géré, grâce à des traitements plus traditionnels de la dépression et à une attention particulière portée à certains facteurs contrôlables, tels que l’hygiène du sommeil, les promenades quotidiennes à l’extérieur et l’exercice aérobique. Une lueur d’espoir prometteuse pour cette affection potentiellement grave.

  1. Gouvernement du Canada. Troubles de l’humeur, selon le groupe d’âge, Statistique Canada, 8 septembre 2021.
  2. KURLANSIK, Stuart et Annamarie IBAY. Seasonal Affective Disorder, American Family Physician, 1erdécembre 2012.
  3. GALIMA, Samuel, Adam KOWALSKI et Stephen VOGEL. Seasonal Affective Disorder: Common Questions and Answers, American Family Physician, 1erdécembre 2020.
  4. TRUSCHEL, Jessica. Depression Definition and DSM-5 Diagnostic Criteria, Psycom, 25 septembre 2020.
  5. CAMBIOLI, Luca et autres. The Efficacy of Light Therapy in the Treatment of Seasonal Affective Disorder: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials, National Library of Medicine des États-Unis, 1eroctobre 2019.

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