« La solitude est la pauvreté ultime ». (1). C’est ce que disait Pauline Philips, la philosophe du quotidien et chroniqueuse aux conseils légendaires, mieux connue sous le nom de « Dear Abby ». Le thème de la solitude baigne profondément la société d’hier et d’aujourd’hui, ayant inspiré des œuvres musicales, littéraires et cinématographiques et une longue série d’inventions commerciales cherchant à soulager ce qu’une autre figure légendaire, Bob Dylan, a décrit comme étant un « vide sans fin » (2). Voilà qui dresse un portrait plutôt sinistre. En termes plus cliniques, la solitude peut être décrite comme un sentiment subjectif lié à un manque de relations sociales ou, plus simplement, comme un sentiment de perte de contact ou d’isolement (3).
Alors, pourquoi discuter de la solitude dans un contexte de tarification, et pourquoi maintenant? La réponse est simple : dans un rapport médical, la solitude, en tant que composante de troubles psychiatriques, a longtemps constitué un signal d’alarme. Normalement, ce même rapport révèle aussi des antécédents de dépression, d’insomnie, de troubles de l’appétit et d’autres indicateurs de diminution du bien-être. Dans des cas extrêmes, on peut signaler une consommation abusive d’alcool, la consommation de drogue et un stress important. Les médecins reconnaissent depuis longtemps que la solitude peut prédisposer à un large éventail de maladies, y compris cardiovasculaires et immunitaires (4). Chez les gens plus âgés, l’isolement peut accélérer le déclin cognitif, ce qui nuit au fonctionnement quotidien et à la qualité de vie (5). Chez les jeunes, le stress social et l’isolement sont considérés comme des facteurs déclenchant le suicide, à l’origine de 24 % de tous les décès des personnes de 15 à 24 ans vivant au Canada (6). En fait, chaque jour, dix Canadiens et Canadiennes se suicident (7).
La pandémie de COVID-19 a marqué une nouvelle ère d’intérêt centrée sur les thèmes de l’isolement et de la solitude. Le virus a eu l’effet paradoxal de nous rapprocher de façon impensable en début 2020, mais il aura, dans l’ensemble, réussi à nous éloigner les uns des autres. Cet isolement forcé s’étend à notre famille, à nos amis, à notre vie professionnelle, et même à ces rencontres fortuites avec nos voisins au bout de l’allée ou à l’épicerie. La dévastation financière causée par la perte d’emploi a empiré la solitude de trop nombreux d’entre nous. Dès la mi-mars 2020, on a constaté une forte augmentation d’appels vers les lignes d’assistance en santé mentale où, dans des pays comme l’Allemagne, les psychologues ont constaté que la plupart de leurs interlocuteurs avaient plus peur d’être seuls que d’être atteints de la COVID-19 (8).
Tout cela ne fait qu’illustrer à quel point la peur de la solitude est ancrée, jusqu’à revêtir des formes extrêmes, comme ces délits mineurs que commettent des personnes âgées dans le but de se faire emprisonner et de retrouver une appartenance à un groupe (9). En 2010 déjà, 60 % des résidants des maisons de soins infirmiers aux États-Unis disaient ne jamais recevoir de visiteurs. Aujourd’hui, la plupart des maisons de soins infirmiers interdisent carrément les visites, conformément aux contraintes de santé publique, pour tenter de réduire la transmission de COVID-19 (10). Il n’est certainement pas exagéré d’en déduire qu’il existe actuellement une pandémie, parallèle, de solitude et d’isolement.
La bonne nouvelle est que nous vivons à une époque qui comprend mieux que jamais la solitude, ses causes et ses traitements. Alors que les préjugés entourant la santé mentale continuent de tomber, une saine tarification s’efforce d’évoluer et de travailler de concert avec les nouvelles avancées réalisées en santé mentale. La route est longue, mais nous prenons des mesures concrètes pour fournir aux clients les soins et la couverture dont ils ont besoin pour vivre en bonne santé mentale.
- Dylan, Bob. The Bootleg Series, Vol 8: Tell Tale Signs, Bob Dylan Newsletter, 2008.
- Chandra Tiwari, Sarvada. Loneliness: A Disease?, ResearchGate, décembre 2013.
- Centers for Disease Control and Prevention, sans date.
- Underwood, Tom. Forgotten Seniors Need Time, Care, AJC, 11 août 2012.
- Services de crises du Canada. À propos du suicide au Canada, Services de crises du Canada, sans date.
- Gouvernement du Canada, Suicide au Canada, Gouvernement du Canada, 22 juillet 2019.
- Hertz, Noreena. The Lonely Century, How to Restore Human Connection in a World That’s Falling Apart (États-Unis, Random House, 2021), p. 8.
- Reuters, Crime by the Elderly on the Rise in Ageing Japan, Reuters, 6 novembre 2012.
- Underwood, Tom. Forgotten Seniors Need Time, Care, AJC, 11 août 2012.
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La solitude – de l’espoir à l’horizon